vendredi 1 avril 2016

micro

Cours de microéconomie 2
Contrairement à la microéconomie 1 consacrée au comportement du consommateur, nous abordons maintenant l’étude du comportement du deuxième personnage central de la microéconomie à savoir le producteur. C’est grâce à son activité que le consommateur peut avoir le choix entre différents biens et services, donc exprimer une certaine demande.
La microéconomie pour rappel, est une branche des sciences économiques qui étudie le comportement individuel des agents économiques, principalement le consommateur et le producteur. Les liens qui les relient, se déroulent sur des marchés où chaque agent fait face aux autres, soit comme offreur, soit comme demandeur des biens et services. Les prix des biens et services auront un rôle important sur ces marchés. La microéconomie est la science des prix. Elle va analyser les prix c'est-à-dire  leurs causes et leurs fondements mais aussi leurs effets sur les quantités offertes et celles demandées des biens et services
L’étude du comportement du producteur nécessite, d’une part, de décrire la technologie dont il dispose et qu’il faut utiliser le plus efficacement possible mais d’autre part, d’expliciter le choix du niveau de production qui va lui assurer un profit maximal.
A travers ce cours, l’objectif est de faire comprendre la manière dont le producteur cherche à résoudre son problème d’allocation des ressources en vu d’atteindre au mieux son objectif.
                                          Plan du cours
CHAPITRE I : LA THEORIE DE LA PRODUCTION
A- LES FACTEURS DE PRODUCTION
B-  LA FONCTION DE PRODUCTION
C-  LES CHOIX DU PRODUCTEUR
CHAPITRE II : LA THEORIE DES COUTS
     SECTION 1 : ANALYSE DES COUTS EN COURTE PERIODE
A- COUTS TOTAUX
B-  COUTS UNITAIRES
C-  INTERPRETATION GRAPHIQUE DES COURBES
SECTION 2 : COUTS DE LONGUE PERIODE
A- COUTS A LONG TERME
B-  ECONOMIES ET DESECONOMIES D’ECHELLE
CHAPITRE III : LA THEORIE DU MARCHE : CAS DE LA CONCURRENCE PURE ET PARFAITE (CCP)
A- DETERMINANT DU MARCHE
B-  LOFFRE DANS UNE SITUATIONS DE CPP
C-  LE MARCHE DE MONOPOLE



CHAPITRE 1 : LA THEORIE DE LA PRODUCTION
D’une manière très simple, produire c’est donner naissance  à une richesse économique. Quand on parle d’une opération  de production, on fait l’allusion à la création d’utilité c'est-à-dire la création des biens ou services capables de satisfaire des besoins. En vue de produire, la firme (ou l’entreprise) a besoin des facteurs de production c'est-à-dire d’éléments nécessaires. Ces éléments sont appelés inputs(facteur de production) et la production output.
A- LES FACTEURS DE PRODUCTION
Les inputs ou facteurs de productions sont des biens et services qui sont nécessaires à la firme ou entreprise pour fabriquer les biens et services destinés à satisfaire les besoins. Ces facteurs de productions sont divers et variés (le travail, le capital, les matières premières, les machines, la terre, …). Mais ces facteurs peuvent êtres fixes comme être variables.
On dit qu’un facteur de production est fixe si le producteur ne peut pas le modifié durant la période sur laquelle est réalisée la production. Ces facteurs de production existent durant la plupart du temps à court période.
Par contre un facteur de production est variable si le producteur ou l’entrepreneur a la possibilité de le modifier dans le but de changer le niveau de production s’il estime nécessaire. En terme très clair les facteurs variables sont des facteurs de production sur lesquels le producteur peut exercer de contrôle sur la période considérée.
Certains facteurs fixes sur la courte période peuvent devenir variables à long terme. Si nous prenons la taille du bureau  ou la taille de l’atelier voire la surface des terres agricoles, à court terme elles sont fixes. En revanche sur le long terme, l’entreprise (ou la firme) peut ajuster la taille de ces infrastructures en fonction de ses intérêts si elle pense importante.
B- LA FONCTION DE PRODUCTION
On appel fonction de production la relation technique qui indique à partir des quantités de facteur mis en œuvre par le producteur et la quantité maximal des produits qui peut obtenir. Chez le consommateur cette fonction nous l’avions appelée fonction d’utilité. La fonction d’utilité est une relation technique qui indique à partir de la quantité de facteur mise en œuvre par  le producteur, la quantité maximale de produit qu’il peut obtenir. La fonction de production décrit ce qui est techniquement réalisable si la firme utilise de manière efficace ses facteurs de production.
Allons sur la base que le producteur (ou la firme) utilise n facteurs de productions et notons , , , ……,  les quantités respectives de chaque facteur mis en œuvre. La quantité produite sera fonction des facteurs utilisés : Q= Q ( , , , ……, )
Lorsque les demandes qui s’adressent à elle s’accroissent, l’entreprise adopte une certaine stratégie. L’entreprise va d’abord augmenter uniquement les facteurs variables et cela pour une certaine raison :
-          D’abord  elle n’est pas sure si l’augmentation de la demande sera passagère ou permanente
-          -Ensuite il existe un délai de livraison ou d’installation des nouveaux équipements et pendant ce temps, il faut satisfaire cette nouvelle demande.
En somme, deux types de fonctions de production seront analysés suite à ce que nous avons évoqué précédemment : il s’agit  de fonctions à court terme et les fonctions à long terme.

1-   La fonction de production à courte période
Une fonction de production à court terme contient à la fois des facteurs fixes et les facteurs variables. Les facteurs fixes sont nécessaires pour la production mais les quantités ne varient en fonction de la production ou de quantité produite. Les facteurs de productions sont soit complémentaire, soit parfaitement substituables.
Un facteur de production est substituable lorsqu’il peut être remplacé par un autre tout en gardant le même niveau de production. Alors que les facteurs complémentaires sont utilisés simultanément.
a-   Représentation de la fonction de production
Supposons qu’il existe un seul facteur de production c'est-à-dire le travail noté L. On peut déduire l’ensemble de production c'est-à-dire l’ensemble de combinaison d’output réalisable. 
Q= f(l) la production sera une fonction croissante du travail. Si  le travail augmente, la production augmente.
A court terme, le producteur ne peut ajuster la production qu’en employant des heures de travail supplémentaires. Or chaque heure de travail en plus, la production s’accroit. Donc la fonction de production est croissante.
b-   Les fonctions de production à facteurs complémentaires et facteurs substituables
Si nous prenons une fonction de production avec  deux facteurs à savoir le travail et le capital, ces deux facteurs peuvent être complémentaires ou substituables. En terme simple, la production du bien peut réclamer l’utilisation simultanée des deux facteurs (facteurs complémentaires) ou au contraire l’utilisation de l’un ou l’autre facteur (facteur substituable)
Pour les fonctions  de production à facteurs complémentaires, on utilise la fonction Leontief alors les fonctions à facteurs substituables demandent les fonctions de type Cobb-douglas. 
Fonction de type Cobb-douglas :    
A, α et β sont des paramètres donnés.
Exemple :
Fonction de production à facteurs complémentaires : Q (K ; L)=

a et b sont des paramètres donnés.
La représentation graphique de ces deux types de fonctions et la suivantes :

c-    Productivité d’un facteur
La productivité peut être définie comme un rapport mesurable entre une production donnée et l’’ensemble des facteurs mis en œuvre.
Prenons une fonction de production de type Q= f (Ko ; L) c'est-à-dire le niveau de K est fixé et donc la production dépend seulement du seul facteur L. on peut calculer plusieurs productivités à savoir :
-          La productivité physique totale  de L: elle est définie comme la quantité produite Q qui résulte de la combinaison d’une quantité variable L avec la quantité de K qui est fixe.
-          La productivité physique moyenne notée PML : c’est le rapport la productivité totale et la quantité de facteur utilisée
-          La productivité physique marginale d’un facteur L (PmL) : c’est la quantité supplémentaire du produit obtenu à partir d’une unité supplémentaire de ce facteur.
                             
2-   La fonction de production à long terme
Contrairement au court terme, à longue période tous les facteurs de productions sont variables. Dans ce contexte l’entreprise ou la firme étant sur de l’augmentation de la demande va automatiquement augmenter les facteurs de productions. Elle va changer l’échelle de production. On parle alors de rendement d’échelle.
a-   Les rendements d’échelle
On parle de rendement d’échelle, la manière dont la production varie lorsque tous les facteurs de production varient proportionnelle.
-          Lorsque la production augmente plus que proportionnellement, on dit que les rendements d’échelle sont croissants ou que la production connait une économie d’échelles.
Exemple : si un agriculteur utilise une tonne de mil de semence et parvient à produire 4 tonne, on dit que son rendement est croissant
-          Par contre lorsque la production augmente dans les mêmes proportions que les facteurs de productions, on dit que les rendements d’échelle sont constants.
Exemple : si 1 tonne de mil permet de produire 1 tonne alors le rendement est constant
-          En fin si la production augmente moins proportionnellement par rapport aux facteurs, on dit alors que les rendements sont décroissants ou bien que la production reste soumise à des deséconomies d’échelle.
Exemple : une tonne semence de mil permet de produire moins d’une tonne alors les rendements sont décroissants
En somme les rendements d’échelle croissants signifient ainsi qu’il est beaucoup efficace de produire dans une grande usine comparativement à un petit atelier. Dans le cas de l’Afrique en général mais de l’Afrique de l’ouest en particulier, les économies d’échelle qui poussent les pays à l’intégration. A l’opposé, les rendements d’échelle décroissants naitre de l’inefficacité liée au gigantisme de certaines entreprises débouchant sur une bureaucratie paralysante. Par exemple lorsque l’entreprise augmente sa taille alors que cette augmentation n’est pas nécessaire, cela peut causer ce genre de problème car certaines personnes faisant partie n’apportent rien en termes de productivité
b-   La notion de fonction homogène
Une fonction de production est homogène de degré égal à n si en multipliant les variables indépendantes par un réel positif alors la fonction elle-même se trouve multiplier par  à la puissance n.
Si on a f (x ; y)  => f ( x ; y)= f (x ; y) avec  > 0
Si cette relation est vérifiée on aura une fonction homogène de degré égal à n. Trois (3) situations sont possibles :
-          Soit n>1 les rendements d’échelle sont constants
-          Soit n=1 les rendements d’échelle sont constants
-          Soit n<1 les rendements » d’échelle sont décroissants 

c-    Isoquant et le taux marginal de substitution technique
Ø L’isoquant
On définit un isoquant comme une courbe représentant les combinaisons de facteurs de production permettant d’avoir un même niveau de production. L’isoquant est l’équivalent pour le producteur ce que la courbe d’indifférence est chez le consommateur
Soit une fonction de production définie à partir de deux inputs notés x et y sous la forme :
Q= f (x ; y). A partir de la technologie de la firme, on peut déterminer les combinaisons d’input qui donnent un même niveau de production
 

NB : l’isoquant a les mêmes propriétés que la courbe d’indifférence à savoir :
-          Deux isoquants ne peuvent pas se couper
-          Les isoquants sont toujours décroissants (facteurs substituables)
-          Elles présentent une convexité tournée vers l’origine
-          Enfin plus une courbe est loin de l’origine, plus le niveau de production est élevé.

Ø Le taux marginal de substitution technique (TMST)
Le TMST d’un facteur X par rapport à un facteur y est la quantité du facteur y qu’il faut renoncer lorsqu’on veut augmenter la quantité de x d’une unité tout en gardant le même niveau de production. Le TMST est chez le producteur ce que le TMS est chez le consommateur.
Tout de même le TMST est égal au rapport des productivités marginales et égal au rapport des prix:
Mais soulignons que le TMST de x à y est l’inverse du TMST de y à x
3-   Les choix du producteur
Le problème que va affronter le producteur peut être appréhendé sous trois principaux angles :
-          La maximisation de la production  pour un niveau de coût donné
-          La minimisation du coût total pour un niveau de production donné
-          Enfin la maximisation du profit lorsque le producteur peut déterminer simultanément le niveau de la production et le budget qu’il peut consacrer à cette production.

a-   La contrainte budgétaire : la droite du budget ou droit d’isocoût
Soit la fonction de production suivante : q= f (x ; y),    les prix de deux facteurs. Le producteur fait face à un coût lié à la production.
 
Essayons de tirer y dans l’équation du coût, on aura alors :
Cette équation Y représente l’équation de la droite d’isocoût. La droite de budget ou d’isocoût est l’ensemble des combinaisons possibles de facteur de production que le producteur a la possibilité d’acquérir pour un coût total égal à CT.
b-   Le choix de la combinaison optimale
b1- la maximisation de la production pour un coût total donné
Soit la fonction de production suivante Q= f(x ; y) avec un coût total donné égal à  
Pour cette dépense totale, on suppose que le producteur désire avoir (ou obtenir) une production Q la plus élevée possible.
Le programme du producteur va alors s’écrire de la façon suivante :
   Max Q (x ;y)
   s/ c   
Deux types de solutions peuvent être donnés à l’instar de la théorie du consommateur à savoir une solution graphique et celle analytique. Mais dans le cadre de ce cours nous allons privilégier  la solution analytique.
RESOLUTION DU PROGRAMME
Même pour la solution analytique, il ya deux méthode pour résoudre le programme
1ère méthode :
Pour le producteur, il s’agit de maximiser sa fonction de production Q= f(x ; y) lorsque le niveau du coût est connu.
Reprenons l’équation du coût total et tirons y, on aura alors :
En fait y est une fonction de x et Q devient Q= f(x ; y(x)). La différentielle totale de Q par rapport à x donne :
       Avec   et  A l’équilibre le rapport des productivités marginales est égal au port des prix :

Une fois connaitre x ou y, on remplace celui-ci dans l’équation du coût total
2e méthode : on fait recours au multiplicateur de Lagrange (λ)
Nous allons à partir du programme, écrire le Lagrange :    
Cherchons les premières par rapport aux trois variables à savoir le capital, le travail ;, le lagrange :K,L,&. Les dérivées premières doivent ètre nulle.
Nous ferons les dérivées partielles rapport aux trois variables pour obtenir le résultat :
   (1)           =>       
   (2)        =>      
  (3)     
Faisons le rapport des équations (1) et (2) on aura :   
Remarque : la signification économique du multiplicateur de Lagrange
Soit la fonction de production suivante : Q=f(x ; y)
Le multiplicateur de Lagrange est la dérivée de la fonction de production par rapport à la contrainte budgétaire. Généralement il mesure ainsi le supplément de la production qui va découler d’une amélioration de la contrainte du budget.
NB : pour l’application directe voir TD

b2- La minimisation du coût total
Pour un volume de production donnée, le producteur peut calculer le coût lui permettant d’avoir cette production. En terme clair, le producteur peut se donner comme objectif de produire telle quantité de biens et il va chercher à savoir combien ça va lui coûter.
Le programme du producteur s’écrit alors sous la forme de minimisation des coûts. On aura alors :
Min  
s/c f(x ; y)= Qo
Pour résoudre ce programme on va utiliser le Lagrange 
Les dérivées premières seront nulles  puis l’on va déterminer les quantités optimales.
NB : application au cours des TD
b3- La maximisation du profit
Lorsque le producteur a la possibilité de choisir à la fois le niveau de sa production et celui des ressources dont il dispose alors la maximisation de son profit peut être analysée directement. Le programme du producteur s’écrit alors formellement sous la forme d’une maximisation sans contrainte. On aura alors :   
Max π(k ; l)=P*Q(k ; l) – CT
Avec P le prix du bien produit et CT le coût total de la production. Les prix des inputs sont par contre connus.
Nous savons que Q(k; l)= f(k ; l)  et que       
On peut écrire alors       
Le profit est maximal lorsque les dérivées premières du profit par rapport à x et y sont nulles. On aura alors :         et 
Notons que f’(x) et f’(y) sont les productivités physiques marginales des facteurs.
La condition du 2e ordre est que les dérivées secondes soient négatives c'est-à-dire
        et    
Cela signifie que les productivités marginales doivent être décroissantes or cela est assuré dans la zone où la fonction de production est économiquement significative.
NB : pour l’application directe voir le TD
Notons cependant que la solution optimale qui résulte de ce nouveau programme appartient au sentier d’expansion.
c-    Le sentier d’expansion
Dans les cas que nous venons d’étudier, le producteur faisait face à une contrainte soit par la quantité soit par les coûts. Mais il peut arriver que le producteur ne connaisse aucune contrainte et donc qu’il puisse choisir à la fois le niveau des coûts et celui de la production. Le producteur a dans ce cas, la possibilité de choisir parmi une infinité de combinaison coût-production.
 Le sentier d’expansion est défini comme le lieu géométrique des combinaisons des facteurs pour des niveaux variables de dépense en facteurs, les prix des facteurs étant fixes. Pour trouver l’équation du sentier d’expansion de l’entreprise il suffit donc de trouver la fonction h issue de l’égalité qui lie K à L :     ó Y=h(X)







                                                    
                                              

Graphiquement, le sentier d’expansion réunit l’ensemble des combinaisons productives optimales. Il relie donc l’ensemble des points de tangente entre les droites d’isocoût et les isoquantes. Au fait il donne pour chaque niveau de production envisageable, la structure optimale de la combinaison des facteurs.






CHAPITRE II : LA THEORIE DES COUTS
Nous venons de voir quelle condition le producteur doit satisfaire quand il a décidé d’un certain niveau de production. Mais au point où nous sommes, il n’a pas encore décidé de ce niveau lui-même et pour chaque niveau de production possible, on associe la combinaison d’inputs optimale définie par la condition consistant à minimiser le coût.
Comme les fonctions de production, l’analyse des coûts se fera en courte et longue période.
Section I : ANALYSE DES COUTS EN COURTE PERIODE
Nous l’avons déjà souligné dans le chapitre précédent, la courte période et celle où l’entrepreneur n’a pas la possibilité de modifier certains facteurs fixes. L’analyse de la courte période peut s’appréhender dans deux(2) directions à savoir : soit par les coûts totaux (fixes et variables), soit par les coûts unitaires (coûts moyen et marginal).
A- LES COUTS TOTAUX
On parle des coûts totaux, l’ensemble des coûts supportés par une firme pour un certain niveau de production durant une période déterminée. Ce coût se décompose en coût fixe et coût variable.
a-   Les coûts fixes et les coûts variables
1-   Les coûts fixes (CF)
Lorsque la firme veut produire une dimension donnée, il existe des frais généraux qui sont indépendants des quantités produites. Ce sont généralement les coûts actuels tels que le loyer, les impôts fixes, l’éclairage, l’entretien, les machines entre autres mais également les coûts passés tels que les intérêts des capitaux empruntés.
2-   Les coûts variables (CV)
Ce sont des coûts modulables c'est-à-dire ceux que le producteur peut les modifiés à tout moment s’il pense nécessaire pour la production. Le coût variable est croissant  lorsque la production est nulle, celui-ci est nul. La variation de ces coûts peut se faire de deux manières :
ü Soit le volume varie de façon proportionnelle avec les quantités produites (exemple des matières)
ü Soit le volume varie différemment par rapport aux quantités produites (exemple les salaires n’occupent nécessairement avec l’accroissement de la quantité produite)
On noté CT = CF + CV
Exemple :   
Ici le coût fixe est 20 et tout le reste constitue le coût variable c'est-à-dire celui que le producteur peut modifier à tout moment en fonction de la quantité produite.
B- LES COUTS UNITAIRES
Ici nous allons pouvoir définir deux autres concepts essentiels pour la description du comportement du producteur. En gestion, les coûts unitaires constituent des éléments fondamentaux. On distingue à cet effet deux(2) catégories de coûts à savoir les coûts moyens et ceux marginaux
1-   Le coût moyen (CM)
Le coût moyen CM(q) est le coût de production par unité de production c'est-à-dire qu’il est égal au coût total divisé par le nombre d’unités produites. CM(q)= CT(q) / q
Le coût moyen est élevé quand la production est faible car les coûts fixes se répartissent sur peu d’unité. Par contre le coût moyen est faible lorsque la production est élevée.
Le coût moyen est décomposé en coût fixe moyen (CFM) et en coût variable moyen (CVM).
On note CFM= CF/ q    et  CVM= CV/ q       =>  CM= CFM + CVM
Exemple : Pour une production de 9 unités, le coût total moyen de 118,89 €. Cela signifie que chaque unité coûte en moyenne 118,89€.
Graphiquement nous pouvons représenter la courbe de coût moyen de la façon suivante.
La forme U de la courbe s’explique par le fait qu’au début de la production, chaque unité produite supporte une part considérable du coût fixe, le coût moyen est donc très élevé à ce niveau. Il ya un coût minimum représenté par la flèche.
2-   Le coût marginal : Cm
C’est l’augmentation du coût résultant de l’augmentation supplémentaire de la quantité produite. Autrement dit c’est le coût supplémentaire que doit supporter l’entreprise lorsque veut produire une quantité supplémentaire.
Cm(q)= dCT/ dq= cv’
Ainsi la dérivée de CT est égale à la dérivée de CV par ra rapport à q puisque par définition le CT= CV + CF. mais CF est constant et sa dérivée est nulle.
Section II : LES COUTS DE LONGUE PERIODE
Contrairement à la courte période, à long terme le producteur a la possibilité de modifier la quantité des tous les facteurs à sa disposition. Ainsi tous les facteurs qui étaient fixes à court terme deviennent variables. Dans ce contexte, l’équipement de production qui était fixe à court terme peut être modifié par le producteur à long terme s’il veut modifier le niveau de production. En somme à long terme, il n ya pas des facteurs fixes. Tous sont variables c'est-à-dire modifiable par le producteur.
A- LES COUTS A LONG TERME
Comme à court terme, à long terme également on va distinguer différents coûts tels que le coût total, les coûts moyens…

1-   Le coût total
Lorsqu’on est à long terme, tous les facteurs étant variables on ne peut constater l’existence des coûts fixes. Autrement à longtemps le coût total est confondu au cout variable.
On écrit  alors : CT(q)= CV(q)
Exemple : 
La fonction de coûts à long terme indique le coût minimal de production correspondant à chaque niveau de production lorsqu’il est possible de modifier la quantité de facteurs fixes. On peut alors établir que la fonction de coût de long terme est la courbe enveloppe des fonctions de coût de court terme.
Signalons au passage qu’à chaque taille d’usine correspond une courbe de coût de court terme. Pour notre graphique, Y=Yo représente la petite taille, Y=Y1 est la taille moyenne et Y=Y2 est la grande taille. De ce fait, chaque niveau de production Q peut être atteint avec différente taille d’entreprise mais à des niveaux des coûts différents.
2-   Les courbes des coûts moyens de long terme
Si le choix de la taille optimale ne peut se faire librement alors la firme devra choisir la taille la mieux adaptée à partir d’un ensemble fini de tailles possibles. En réalité chaque taille d’entreprise correspond une courbe de coût moyen de courte période. La courbe qui joint les différents points de coût minimum est la courbe de coût moyen de longue période. Cette dernière est la courbe enveloppe de courbes des coûts de courte période.
Exemple :    ó 
3-   La courbe de coût marginal de long terme
Le coût marginal comme nous l’avons dit, est le supplément du coût supporté par une entreprise suite à une production supplémentaire. Il est donné par la dérivée première des fonctions du coût total à long terme.
Exemple :





Chapitre III : LA THEORIE DE MARCHE : CAS DE CONCURRENCE PURE ET PARFAITE
La concurrence joue un rôle important dans une économie de marché. Dire que le marché est le lieu de socialisation des agents économiques par le biais des échanges qu’ils opèrent entre eux reste trop général pour être réellement convaincant. Effet le marché est ce lieu où les offreurs (vendeurs) et les demandeurs (acheteurs) viennent faire des échanges. Mais il convient de souligner que plusieurs types de marché peuvent apparaitre en fonction du nombre d’offreurs et des acheteurs. On aura une variété des marchés de la façon suivante :
                  acheteur
vendeur
Un
Deux
Peu
beaucoup
Un
Monopole bilatéral

Monopole contrarié
Monopole
Deux



Duopole
Peu
Monopsone contrarié

Oligopole bilatéral
Oligopole
Beaucoup
Monopsone
Duopsone
Oligopsone
Concurrence pure et parfaite

A- LES DETERMINANTS DU MARCHE
Plusieurs éléments déterminent le marché. Nous allons prendre les trois (3) principaux éléments
a-   La demande, l’offre et le prix d’équilibre
Ces trois éléments sont important pour déterminent le marché dans lequel vont intervenir les agents.
Ø La demande d’un bien:
C’est la quantité de ce bien que les consommateurs désirent acquérir pour tout prix possible. En effet cet élément est important parce que si aucun agent ne demande un bien celui qui présente pour offrir n’aura en face lui un acheteur. Exemple si on vendre des souliers sur une marché que personne n’en demande ces souliers ne seront pas écoulés.
Ø L’offre d’un bien :
Elle est la quantité de ce bien que les producteurs désirent vendre pour tout prix possible. Comme la demande, l’offre joue un rôle sur le marché car si personne ne vend des biens sur un marché les acheteurs ne pourront acquérir.
Ø Le prix d’équilibre
C’est le prix qui égalise la demande et l’offre c'est-à-dire le prix pour lequel le vendeur est prêt à offrir son bien moyennant la somme et l’acheteur prêt à acquérir le bien avec cette somme.
Graphiquement on obtient le prix d’équilibre par la rencontre entre la courbe d’offre et celle de demande.
b-   Les éléments d’analyse de la demande
Notons que la demande d’un bien est normalement sensible au prix et au revenu du consommateur. Pour voir comment la quantité peut varier lors le prix et le revenu varient, on utilise l’élasticité. En économie l’élasticité est la faculté de variation d’un phénomène  en fonction de la variation d’un autre.
Ø L’élasticité prix-direct de la demande d’un bien
Elle est le rapport de la variation relative de la quantité demandée d’un bien à la variation relative du prix :
Si / ep / >1, la variation de la demande est proportionnelle au prix c'est-à-dire si le prix varie la quantité demandé varie de la même manière
Si / ep/ < 1, la variation de la demande est moins que proportionnelle par rapport à la variation du prix.


Ø L’élasticité-revenu
Elle mesure la variation en pourcentage du montant de la marchandise achetée par unité de temps due à une variation donnée en pourcentage du revenu du consommateur.
 
Pour interpréter l’élasticité, trois (3) sont possibles :
Si 0 < er <1  le bien est un bien normal
Si er > 1, le bien est un bien supérieur
Enfin si er =1 alors on a un bien neutre
B-  L’OFFRE DANS UN SITUATION DE CONCURRENCE  PURE ET PARFAITE
a-    Les hypothèses de la CCP
Un marché de concurrence pure et parfaite respecte les hypothèses suivantes :
Ø L’atomicité des offres et des demandes
Cela veut dire qu’il existe plusieurs acheteurs et plusieurs vendeurs, tous de petite taille par rapport à la taille de marché. Aucun acheteur ni vendeur ne peut influencer le marché par une action individuelle.
Ø L’homogénéité des produits
Le produit vendu est homogène (non différencié).  Les biens offerts par l’ensemble des firmes en présence sont de parfaits substituts.  L'acheteur est indifférent quant au choix du vendeur.
Ø La libre entrée et libre sortie
De nouvelles firmes peuvent entrer sur le marché si elles identifient la possibilité de réaliser des profits économiques.  Elles peuvent également en sortir si elles enregistrent des pertes économiques.
Ø Fluidité
Mobilité complète de tous les facteurs de production. Cela suppose  que les facteurs qui entrent dans le processus de la production doivent être mobiles.  
Ø Une parfaite transparence du marché
Information complète et parfaite.  Les consommateurs connaissent les caractéristiques et les prix de tous les produits sur le marché.
Pour terminer signalons que si une hypothèse n’est pas respectée, on ne parle plus de la concurrence pure et parfaite.
b-   L’équilibre du marché et de l’entreprise à court terme
Le but de celui qui produit est de maximiser le profit qui est la différence entre la recette totale et le coût total. En concurrence pur et parfait, aucun vendeur ni acheteur ne peut influencer le prix de vente par une action individuelle. Le prix de vente est donc déterminé par l’interaction de la totalité des offreurs et des demandeurs sur le marché.
Le programme de la firme va s’écrire comme suite :
Max π = RT- CT
Avec  RT = P*Q   et CT =C(Q)
Le profit est maximum lorsque les conditions de 1er ordre et du 2e ordre sont remplies
-          Condition de 1er ordre :
-          Condition de 2e ordre :
On note RM la recette moyenne. On a RM= RT/Q = (P*Q)/Q        => RM = P
Soit Rm la recette marginale c'est-à-dire le supplément de recette suite à une production supplémentaire. On a
En concurrence pure et parfaite la recette moyenne est égale à la recette marginale égale à prix.   RM = Rm =P
On note aussi que la condition générale de maximisation du profit de l’entreprise est Rm=Cm d’où l’entreprise doit choisir le niveau de production qui respecte Cm=P
Graphiquement nous pouvons voir :


Notion de seuil de rentabilité et seuil de fermeture
On appelle seuil de fermeture (SF) le niveau de prix pour lequel l’entreprise couvre ses coûts fixes mais pas les coûts variables. Par contre le seuil de rentabilité est le niveau de prix pour lequel l’entreprise couvre à la fois ces coûts variables et les coûts fixes.
Résumé
 Quand le prix du marché (et donc la demande à la firme) diminue, la firme qui veut maximiser ses profits doit réduire sa production.
Si P  <  min CVM  La firme ne doit pas produire, car elle doit assumer les coûts fixes (CF) et une partie des coûts variables (CV)
Si P  =  min CVM   La firme doit produire.  Elle couvre les CV, mais pas les CF.  Comme elle doit assumer les CF de toute      manière, il est préférable de continuer à produire à court terme. 
Si min CTM  > P > min CVM  La firme doit produire, car elle couvre ses CV et une partie des CF.
Si P  =  min CTM  Les profits économiques sont nuls 
Si P  > min CTM   La firme réalise des profits économiques positifs.
c-    L’équilibre à long terme
A court terme, le nombre d’entreprises est supposé fixé à cause des délais nécessaires et importants pour qu’une firme nouvelle entre sur le marché. En conséquence, chaque firme présente sur le marché va produire de façon à maximiser son profit comme nous l’avons expliqué précédemment.
Mais par contre à  long terme, tous les facteurs de productions sont variables et la firme pourra adopter la taille de ses équipements. Ainsi à chaque niveau de production correspond une taille d’équipement optimale. Ainsi à long terme il n’existe plus des coûts fixes donc la différence entre le coût moyen (CM)  et le coût variable moyen (CVM) disparaît. On aura graphiquement

C-  LE MARCHE DE MONOPOLE
On parle de monopole lorsque certaines hypothèses de la concurrence disparaissent. Une entreprise est en situation de monopole quand elle est la seule à offrir sur un marché donné un produit différent de tout autre produit. Elle a donc la possibilité de fixer le prix.
Contrairement à la concurrence, en monopole le prix ne constitue pas une donnée pour l’entreprise car elle peut la faire varier de même que la quantité offerte.
Les hypothèses du monopole sont les suivantes :
Ø Un seul producteur
Ø Une atomicité de la demande
Ø Le produit concerné n’a pas de substitut
Ø Le producteur a une influence sur le prix
On parle de concurrence monopolistique lorsque le produit de l’entreprise en monopole possède des substituts proches.
En conséquence, le résultat général est que l’entreprise en monopole fixe P et Q tels que :
P> P concurrence et Q < Q  concurrence         => profit >  profit concurrence
Le programme du monopole. Le monopoleur choisit Q
Profit(Q)=RT – CT       =>   π(Q)= p(Q)*Q – CT(Q)
Avec  p(Q) qui est le prix de marché pour la quantité Q mise sur le marché


A partir de là on peut calculer la recette moyenne (RM) :
 
En somme en monopole, la recette moyenne est égale à courbe de demande du marché.
Examinons maintenant la recette marginale en monopole :
En somme lorsqu’on était en concurrence pure et parfaite, la RM = Rm =P mais en monopole la recette n’est plus constante mais dépend la variation de la quantité offerte par la firme.  

Graphiquement on aura :
La production Qe est définie par l’abscisse de l’intersection entre la courbe de Cm et Rm. Le prix du monopole sera égal à Pe. On l’obtient par projection de Qe sur la courbe de Rm. La surface PeCDCM* constitue le profit réalisé par le monopole.

Nb : pour l’application voir les travaux dirigés.